Monoscopie

2011 · OUT

D’un large été d’avril à septembre.

La stéréoscopie permet une vision en relief à partir de cartes d’images gémellaires glissées dans un stéréoscope Simplex de Lestrade. La monoscopie est plus subjective.

C’est une histoire d’alignement, comme s’il fallait être en face pour décréter l’évidence. L’outil pour se lancer tient en un geste : replier la main en guise de longue vue sans focale et regarder dedans d’un œil. Le monde devient précis et vide en même temps. Ce qu’on voit pas, on le devine. L’intrusion du rêve dans un champ de vision réduit, la concentration du détail et du flou, la façon dont on dépose une perle dans une boite à bijoux ou la façon dont on gomme l’ardoise du plat de la main ; on peut remettre au centre ou chambouler jusqu’à atteindre l’état précieux éphémère et le déclenchement qui va avec. Une histoire de petit monde de mousse, de noix et de têtes de fleur. À la fin, poser son visage sur le sol et ouvrir les deux yeux. Le jeu du jardin japonais de l’enfance. Les racines affleurantes font la loi de l’équilibre et les cailloux pleuvent comme des épices quand vient l’envie des aléas. Se croire adulte, capable de reproduire la beauté invraisemblable du monde dans un jardin de la taille d’une ombre à midi ; là, est l’absurde fantaisie de la monoscopie.

Monoscopiste frère : https://www.marcbienaime.com/

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